La Genèse
histoire D’ UNE PASSION
L’ histoire de Mégalithe est certes l’ histoire d’ une passion. Passion d’ un homme tout d’ abord, puis de deux…
L’ escalade me trottait dans la tête depuis longtemps. En 1986, lors d’ une formation sportive, l’ opportunité se présente : Mon initiation se réalisera sur la tour anglaise, monument historique situé au mont Saint Loup, à Agde. Escalade de la face sud au gré des pierres taillées et premier rappel (10 m); Une initiation qui paraît aujourd’ hui quelque peu originale, mais à cette époque, l’ escalade était peu développée sur la région et les sites équipés étaient tellement rares que mon collègue n’ en connaissait pas. Et pour les dénicher, il m’ en aura fallu passer du temps à chercher, à « bartasser »… Mais il n’ y a pas d’ obstacle qui arrête une passion.
Les premiers équipements à la Clape, notre site local, et l’ aventure commence.
A ce moment là , j’ enseigne au Qwan-Ki-Do club Biterrois et Henri, un pratiquant, me troque une initiation à l’ escalade contre une sortie spéléo. C’ est le déclic. Nous sortons régulièrement et écumons les quelques sites du coin (la Clape, Trémenal, Fauzan, Saint Guilhem le Désert, Notre Dame du Cros). A cette époque, l’ escalade sur le Biterrois est l’ histoire de quelques locaux regroupés en clans. La barrière mythique du 6a… Nous grimpons des voies toujours de plus en plus dures et pourtant, l’ ambiance locale est à nous faire croire que l’ on évolue toujours dans du 5+. Et puis il y a, en 1989, le stage que nous nous payons en Ardèche. C’ est une révolution. Nous grimpons dès le premier jour dans du 6b, et notre prof, un gars super, pour ne pas le nommer Jean Kanapa nous ouvre les yeux sur la pratique, les sites, la valeur des cotations… A notre retour, notre vision de l’ escalade a totalement changé. Nous sommes dans le vrai, plus personne ne peut nous « berner ». Ce sont nos premières escalades sur les sites majeurs du sud de la France (Seyne, Russan, Fontvieille, les Alpilles, Buis les Baronnies, Orpierre, la Jonte…).
Rencontrant régulièrement l’ équipeur local, nous souhaitons modestement participer au développement de nos sites. Puis, c’ est la prise de conscience du mouvement national généré par la FFME et nos essais d’ adhésion aux deux clubs Biterrois. Mais les grimpeurs ne sont pas des administratifs et malgré maintes relances nous n’ obtenons pas de licence. Sous l’ impulsion de Philippe Maurel, grimpeur local de haut niveau du moment (7b+ à vue, SVP), l’ installation d’ une structure artificielle prend forme au Crocodils, club privé. C’ est l’ occasion pour nous de participer au mouvement national en adhérant à Crocogrimpe, club incontournable pour l’ accès à la SAE. L’ escalade n’ étant pas rentable pour ce club privé, l’ organisation du championnat de France en 1990 est l’ occasion rêvée pour négocier l’achat de la SAE avec la ville de Béziers. Affaire conclue, nous pouvons remercier Philippe Maurel. Mais Crocogrimpe n’ a plus lieu d’ exister. Animer par la passion qui nous habite, conscient du bien être que nous procure l’ escalade et de celui qu’ elle peut amener aux autres, nous décidons de relever le challenge : Créer un club digne de ce nom, un club qui licencierait facilement toute personne, un club qui ferait la promotion d’ un sport, d’ une passion, d’ une philosophie de vie.
L’ aventure associative commence : Nous sommes 5 au début (Phillipe, Jacquot, François, Henri et moi) et nous licencions nos femmes afin de pouvoir démarrer le mouvement (Eh oui, pour créer un club, il faut prendre 10 licences minimum). C’ est le temps administratif (déclaration au JO fin 1990, à la mairie, à la DDJS…). Les premiers tracts, les premières manifestations (passage de la flamme olympique à Béziers, journées du sport…). Les premiers adhérents (Christophe,Joel, …). La rencontre avec Hugues Beauzille. Claret, vous connaissez ? C’ est lui. Le probatoire du BE d’ escalade en 91 dont se souviennent (François Fromager, Steph dit le Belge, Fred, Henri et « Bernadette »). En 1993, nous montons enfin la SAE à Béziers, au stade de la Présidente. Elle croupissait depuis 2 ans dans des containers. Avec la structure, c’ est le démarrage de l’ école d’ escalade, les premiers petits (Sébastien, Rachel,…). Le premier challenge en 94 avec la participation de notre ami Hugues (Eh oui, toujours lui !) qui s’ occupe à ce moment là de Scalata, club Montpelliérain. Ce premier challenge, nous l’ avons sué avec François , « El néné », mais une réussite, le commencement d’ un berceau pour l’ escalade de nos petits et futurs grimpeurs.
Mégalithe montera progressivement en charge jusqu’ à 105 adhérents. L’ association est entièrement gérée sur la base du bénévolat. Honneur à la complicité vitale de nos compagnes sans qui rien n’ aurait été possible. Je tiens également à remercier tous ceux qui de près ou de loin ont participé à la dynamique de ce club. Un merci tout particulier à Philippe, notre premier Président, à Bernard, notre toubib incontournable sur tous les challenges, à Néné, Marie-sophie, Brice, Sylvain, Christine, Pascal, Laurent, Francky. Enfin, une paroi d’ honneur à celui qui m’ a toujours accompagné, soutenu dans cette histoire, mon compagnon de cordée, mon ami Henri sans qui aujourd’ hui pour Mégalithe ne serait pas aujourd’ hui.
Aujourd’ hui, le flambeau est entièrement passé. La nouvelle équipe est dynamique et motivée, ce site en est un reflet. Qu’ elle sache laisser place à des générations de bénévoles qui perdureront le mouvement. Il ne me reste plus qu’ à leur dire bon courage. « Le chemin est long et difficile, mais le fruit en est doux »…
Au fait, Petit Luc, c’ est moi !